CAMILLE LEMONNIER


SCÉNOGRAPHIES




Actualités 


O RISO E A FACA Sélection Un Certain Regard
Sortie le 9/07/2025

L’Oeil Noir
(court-métrage)

Yohanne Lamoulère/Les Films du Bal

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Théâtre


Battaglia
Emile Saar

Pépin
Demesten Titip
C’EST PAS PARCE QU’ON À RIEN A DIRE QU’IL FAUT FERMER SA GUEULE
Les Estivants
Thurayya
Tamara Saade, Compagnie Nawma

Tableaux pour une pièce chorégraphique
Le Sel 
Demesten Titip
La Saga de Molière
Compagnie Les Estivants

La Grande Suite

Compagnie 359 degrés

SIMPLE AS ABC #3 :
THE WILD HUNT

Thomas Bellinck

Turreon

Compagnie Nawma , Tamara Saade

FEU !

Compagnie Les Estivants, Johana Giacardi

1001 ventres

Compagnie Nawma, Tamara Saade

Dérives

Florine Montagnier

L’Entre-deux

Pauline Goerger
Tentatives de fugue (Et la joie?... Que faire?)
En Devenir

Never dead, not alive

Laura Ughetto

L’enfant-colère

Sophie Maillard

Cinéma


Amanha sera outro dia

Pedro Pinho 

500 grammes de haché

Valentina Maurel


Recherches, Installations et Performances

Recherches-Paysages/
Notes sur la mélodie des choses


Négociations et pliages entre espaces disparates pour former un ensemble fragile mais rassembleur

CHILD OF THE WORLD

Mesures

Danse


Between the inseparable


Muséographie


Nass Belgica


Dessins divers


Photographies

Lignes repères




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ACTUALITÉS :

Article paru dans la revue 02 :
(à lire au complet ici

Façonner l’imagination et pister les traces

Camille Lemonnier propose une recherche autour du paysage comme une projection mémorielle ou rêvée, champ de tous les possibles et de toutes les désorientations. À l’origine de sa réflexion repose la volonté de recréer une sorte d’épiphanie liée à sa jeunesse, en imbriquant différents espaces : l’artiste a passé son enfance en Papouasie-Nouvelle-Guinée et a profondément été touchée par la beauté de ses paysages isolés, ses lignes, ses perspectives et l’enclave que constitue la Vallée de Suowi. Les esquisses élaborées pendant la résidence consistaient en des compositions fragmentaires de paysage que Camille Lemonnier venait hybrider, dans une volonté synesthésique de faire ressentir, entendre ou voir la cascade, idée originelle qui semble parcourir toute son œuvre. En associant des techniques et en superposant des éléments dessinés, photocopiés, gravés, confrontant jeux de transparence et aplats, l’artiste multiplie les textures qu’elle synthétise, par la suite, au sein d’une surface picturale aux traits de crayon apparents et aux dimensions architecturales voire scénographiques.

Si on y reconnaît dans les dessins des modules des Ateliers Jeanne Barret et des lignes de paysage, on identifie surtout la quête de l’artiste qui, si elle nous désoriente, métaphorise une anamnèse en constante évolution. Brume, roche et cascade agencent une mémoire tout en matières qui, dans certains des work-in-progress présentés, tend à l’abstraction et confère à une fragilité de l’étrange. La performance qui a eu lieu lors de la restitution de fin de résidence concède néanmoins un lâcher-prise dans la manière de l’artiste d’appréhender son sujet pour aller vers l’incarnation d’un brouillard aux volutes presque liquides : une cascade qui prendrait sa source dans l’installation en creux du lieu, créée grâce à de la glace carbonique.

Anysia Troin-Guis



PARCOURS

Camille Lemonnier est Scénographe, diplômée d’un master de scénographie de l’ENSAV-La Cambre à Bruxelles. Elle vit et travaille à Marseille, mais aussi à Paris, Bruxelles, parfois plus loin. Elle fait partie de la compagnie Les Estivants que dirige Johana Giacardi. Cette année, elle a travaillé sur la dernière création théâtrale de la Compagnie Emile Saar : "Battaglia", au Zef, à Marseille. Elle collabore aussi depuis peu avec le duo de metteurs en scènes/acteurs Bert and Nasi qui créeront leur prochain spectacle "Tonight" à l’automne 2025. Récemment, elle a travaillé au cinéma comme Cheffe décoratrice, pour le dernier film d'Avril Besson, "Les Matins merveilleux" et le premier film de la photographe Yohanne Lamoulère : "L'Oeil Noir". En 2022, elle est partie pour un tournage de six mois en Mauritanie et en Guinée Bissau pour un film de Pedro Pinho, dont elle a signé la direction artistique : "O riso e a Faca", sélectionné pour Un Certain regard, au Festival de Cannes cette année. Au théâtre, elle travaille régulièrement comme costumière avec la Compagnie Demesten Titip, que dirige Christelle Harbonn, avec la Compagnie «359 degrés» (scénographie et costumes) que dirige Eva Carmen Jarriau à Paris. En Belgique, elle a collaboré avec Thomas Bellinck pour le troisième volet de sa trilogie documentaire autour des chasses à l'homme contemporaines.

Elle pense la scénographie comme une oeuvre en soi. S’attaquer à l’espace et rendre sensible une pensée. Autant que le «résultat», c’est tout le processus de recherche, la rencontre avec une équipe, un texte, un désir, toute la matière à fouiller et le langage à inventer qui l’anime. En parallèle et en dialogue avec son travail de scénographe, Camille Lemonnier mène une pratique plus personnelle qui allie dessin, performance, espace et collage. Elle est résidente depuis octobre 2023 aux Ateliers Jeanne Barret, à Marseille.

http://camillelemonniersceno.com
DÉMARCHE ARTISTIQUE

Pendant son enfance, elle se rend à plusieurs reprises dans les Hautes-terres de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Elle vit auprès des Ankavés, un petit groupe Papou. Perdue au milieu des montagnes, sans routes ni télécommunications, à plus de trente heures de vol de son quotidien, les paysages y ont une toute autre dimension. Les lignes des paysages de la Vallée de la Suowi, sont des lignes repères, en arrière-fond de tous ceux qu’elle observe et imagine. Ils sont comme son contrepoint, toujours présent, une mélodie.
Son travail gravite autour de la notion de paysage, qu’il soit intérieur, contemplé ou fabriqué et de ceux qui les habitent et les façonnent.
Aujourd’hui, elle se penche sur l’idée de paysage en ce qu’il est une invention, une construction :
« le paysage n’est naturel qu’au prix d’un artifice permanent », Anne Coquelin dans L’invention du paysage.
Cette exploration prend plusieurs formes et se déploie à l’aide de différents médiums, de dif- férentes pratiques.
Avec le dessin, elle a tenté de dépeindre la brume et les montagnes de Nouvelle Guinée. Elle explore les lignes, essaie de garder tout en mémoire, y compris tout ce qui manque et tout ce qui va manquer, les amis, les souvenirs, tout ce qui se trouve entre les choses.
La machinerie théâtrale est très présente aussi dans son travail : la toile peinte, les chassis de décors, les ficelles, forment un ensemble de ruses pour créer un nouveau réel qui serait plus tangible que le réel vécu.
Si elle étudie puis conçoit des scénographies c’est d’ailleurs parce qu’elle aime l’idée de faire en vrai « pour de faux », comme pour balancer le quotidien, le réel.
Avec ce regard-ci, elle imagine des scénographies pour des artistes en qui elle voit des complices de pensée et dans lesquelles elle ne cherche jamais à cacher une certaine fragilité.
Elle fait dialoguer ces différents aspects de son travail : dessins, décors de théâtre et nature en inventant toujours des constructions éphémères de paysages-mondes impossibles probablement, mais rêveurs.




camille.lemonnier1@gmail.com
+33 6 61 15 79 08

Instagram :
@camille___lemonnier
@camillelmnr_drawings



crédit photo : Olfa Bouargoub