ACTUALITÉS :
Article paru dans la revue 02 :
(à lire au complet ici )
Façonner l’imagination et pister les traces
Camille Lemonnier propose une recherche autour du paysage comme une projection mémorielle ou rêvée, champ de tous les possibles et de toutes les désorientations. À l’origine de sa réflexion repose la volonté de recréer une sorte d’épiphanie liée à sa jeunesse, en imbriquant différents espaces : l’artiste a passé son enfance en Papouasie-Nouvelle-Guinée et a profondément été touchée par la beauté de ses paysages isolés, ses lignes, ses perspectives et l’enclave que constitue la Vallée de Suowi. Les esquisses élaborées pendant la résidence consistaient en des compositions fragmentaires de paysage que Camille Lemonnier venait hybrider, dans une volonté synesthésique de faire ressentir, entendre ou voir la cascade, idée originelle qui semble parcourir toute son œuvre. En associant des techniques et en superposant des éléments dessinés, photocopiés, gravés, confrontant jeux de transparence et aplats, l’artiste multiplie les textures qu’elle synthétise, par la suite, au sein d’une surface picturale aux traits de crayon apparents et aux dimensions architecturales voire scénographiques.
Si on y reconnaît dans les dessins des modules des Ateliers Jeanne Barret et des lignes de paysage, on identifie surtout la quête de l’artiste qui, si elle nous désoriente, métaphorise une anamnèse en constante évolution. Brume, roche et cascade agencent une mémoire tout en matières qui, dans certains des work-in-progress présentés, tend à l’abstraction et confère à une fragilité de l’étrange. La performance qui a eu lieu lors de la restitution de fin de résidence concède néanmoins un lâcher-prise dans la manière de l’artiste d’appréhender son sujet pour aller vers l’incarnation d’un brouillard aux volutes presque liquides : une cascade qui prendrait sa source dans l’installation en creux du lieu, créée grâce à de la glace carbonique.
Anysia Troin-Guis
Article paru dans la revue 02 :
(à lire au complet ici )
Façonner l’imagination et pister les traces
Camille Lemonnier propose une recherche autour du paysage comme une projection mémorielle ou rêvée, champ de tous les possibles et de toutes les désorientations. À l’origine de sa réflexion repose la volonté de recréer une sorte d’épiphanie liée à sa jeunesse, en imbriquant différents espaces : l’artiste a passé son enfance en Papouasie-Nouvelle-Guinée et a profondément été touchée par la beauté de ses paysages isolés, ses lignes, ses perspectives et l’enclave que constitue la Vallée de Suowi. Les esquisses élaborées pendant la résidence consistaient en des compositions fragmentaires de paysage que Camille Lemonnier venait hybrider, dans une volonté synesthésique de faire ressentir, entendre ou voir la cascade, idée originelle qui semble parcourir toute son œuvre. En associant des techniques et en superposant des éléments dessinés, photocopiés, gravés, confrontant jeux de transparence et aplats, l’artiste multiplie les textures qu’elle synthétise, par la suite, au sein d’une surface picturale aux traits de crayon apparents et aux dimensions architecturales voire scénographiques.
Si on y reconnaît dans les dessins des modules des Ateliers Jeanne Barret et des lignes de paysage, on identifie surtout la quête de l’artiste qui, si elle nous désoriente, métaphorise une anamnèse en constante évolution. Brume, roche et cascade agencent une mémoire tout en matières qui, dans certains des work-in-progress présentés, tend à l’abstraction et confère à une fragilité de l’étrange. La performance qui a eu lieu lors de la restitution de fin de résidence concède néanmoins un lâcher-prise dans la manière de l’artiste d’appréhender son sujet pour aller vers l’incarnation d’un brouillard aux volutes presque liquides : une cascade qui prendrait sa source dans l’installation en creux du lieu, créée grâce à de la glace carbonique.
Anysia Troin-Guis
Spectacle en tournée :
> C’EST PAS PARCE QU’ON N’A RIEN À DIRE QU’IL FAUT FERMER SA GUEULE, Les Estivants, Johana Giacardi
> LA SAGA DE MOLIÈRE, Compagnie “Les Estivants”, Johana Giacardi
> LE SEL, Compagnie “Demesten Titip”, Christelle Harbonn
> LA GRANDE SUITE, Compagnie 359 degrés, Eva Carmen Jarriau
Résidences artistiques :
> Ateliers Jeanne Barret
PARCOURS
Camille Lemonnier est Scénographe, diplômée d’un master de scénographie de l’ENSAV- La Cambre à Bruxelles. Elle vit et travaille à Marseille, mais aussi à Paris, Bruxelles, parfois plus loin. Elle fait partie de la compagnie
Les Estivants que dirige Johana Giacardi. Leur dernière création : C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule et La Saga de Molière, leur précédent spectacle sont en tournée.
En 2024, elle a travaillé comme cheffe décoratrice pour le premier film de Yohanne Lamoulère L’Oeil Noir et travaille à la prochaine création théâtrale de la Compagnie Emile Saar : Battaglia qui aura lieu au ZEF, à Marseille. Elle collabore aussi depuis peu avec le duo Bert and Nasi qui créeront leur prochain spectacle à l’automne 2025.
En 2022, elle est partie pour un tournage de six mois en Mauritanie et en Guinée Bissau pour le nouveau film de Pedro Pinho, Amanha sera outro dia, dont elle a signé la direction artistique aux côtés de Livia Lattanzio et Ana Meleiro.
Elle travaille aussi régulièrement avec la Compagnie 359 degrés que dirige Eva Carmen Jarriau.
En Belgique, elle a travaillé avec Thomas Bellinck pour le troisième volet de sa trilogie documentaire autour des chasses à l’homme contemporaines, Simple as ABC#3 : THE WILD HUNT, présenté au Kunstenfestivaldesarts en mai 2020.
Elle pense la scénographie comme une oeuvre en soi.
S’attaquer à l’espace et rendre sensible une pensée.
Autant que le «résultat», c’est tout le processus de recherche, la rencontre avec une équipe, un texte, un désir, toute la matière à fouiller et le langage à inventer qui l’anime.
En parallèle et en dialogue avec son travail de scénographe,
Camille Lemonnier mène une pratique plus personnelle qui allie dessin, performance, espace et collage.
Elle est résidente depuis octobre 2023 aux Ateliers Jeanne Barret, à Marseille.
Camille Lemonnier est Scénographe, diplômée d’un master de scénographie de l’ENSAV- La Cambre à Bruxelles. Elle vit et travaille à Marseille, mais aussi à Paris, Bruxelles, parfois plus loin. Elle fait partie de la compagnie
Les Estivants que dirige Johana Giacardi. Leur dernière création : C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule et La Saga de Molière, leur précédent spectacle sont en tournée.
En 2024, elle a travaillé comme cheffe décoratrice pour le premier film de Yohanne Lamoulère L’Oeil Noir et travaille à la prochaine création théâtrale de la Compagnie Emile Saar : Battaglia qui aura lieu au ZEF, à Marseille. Elle collabore aussi depuis peu avec le duo Bert and Nasi qui créeront leur prochain spectacle à l’automne 2025.
En 2022, elle est partie pour un tournage de six mois en Mauritanie et en Guinée Bissau pour le nouveau film de Pedro Pinho, Amanha sera outro dia, dont elle a signé la direction artistique aux côtés de Livia Lattanzio et Ana Meleiro.
Elle travaille aussi régulièrement avec la Compagnie 359 degrés que dirige Eva Carmen Jarriau.
En Belgique, elle a travaillé avec Thomas Bellinck pour le troisième volet de sa trilogie documentaire autour des chasses à l’homme contemporaines, Simple as ABC#3 : THE WILD HUNT, présenté au Kunstenfestivaldesarts en mai 2020.
Elle pense la scénographie comme une oeuvre en soi.
S’attaquer à l’espace et rendre sensible une pensée.
Autant que le «résultat», c’est tout le processus de recherche, la rencontre avec une équipe, un texte, un désir, toute la matière à fouiller et le langage à inventer qui l’anime.
En parallèle et en dialogue avec son travail de scénographe,
Camille Lemonnier mène une pratique plus personnelle qui allie dessin, performance, espace et collage.
Elle est résidente depuis octobre 2023 aux Ateliers Jeanne Barret, à Marseille.
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Pendant son enfance, elle se rend à plusieurs reprises dans les Hautes-terres de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Elle vit auprès des Ankavés, un petit groupe Papou. Perdue au milieu des montagnes, sans routes ni télécommunications, à plus de trente heures de vol de son quotidien, les paysages y ont une toute autre dimension. Les lignes des paysages de la Vallée de la Suowi, sont des lignes repères, en arrière-fond de tous ceux qu’elle observe et imagine. Ils sont comme son contrepoint, toujours présent, une mélodie.
Son travail gravite autour de la notion de paysage, qu’il soit intérieur, contemplé ou fabriqué et de ceux qui les habitent et les façonnent.
Aujourd’hui, elle se penche sur l’idée de paysage en ce qu’il est une invention, une construction :
« le paysage n’est naturel qu’au prix d’un artifice permanent », Anne Coquelin dans L’invention du paysage.
Cette exploration prend plusieurs formes et se déploie à l’aide de différents médiums, de dif- férentes pratiques.
Avec le dessin, elle a tenté de dépeindre la brume et les montagnes de Nouvelle Guinée. Elle explore les lignes, essaie de garder tout en mémoire, y compris tout ce qui manque et tout ce qui va manquer, les amis, les souvenirs, tout ce qui se trouve entre les choses.
La machinerie théâtrale est très présente aussi dans son travail : la toile peinte, les chassis de décors, les ficelles, forment un ensemble de ruses pour créer un nouveau réel qui serait plus tangible que le réel vécu.
Si elle étudie puis conçoit des scénographies c’est d’ailleurs parce qu’elle aime l’idée de faire en vrai « pour de faux », comme pour balancer le quotidien, le réel.
Avec ce regard-ci, elle imagine des scénographies pour des artistes en qui elle voit des complices de pensée et dans lesquelles elle ne cherche jamais à cacher une certaine fragilité.
Elle fait dialoguer ces différents aspects de son travail : dessins, décors de théâtre et nature en inventant toujours des constructions éphémères de paysages-mondes impossibles probablement, mais rêveurs.
Pendant son enfance, elle se rend à plusieurs reprises dans les Hautes-terres de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Elle vit auprès des Ankavés, un petit groupe Papou. Perdue au milieu des montagnes, sans routes ni télécommunications, à plus de trente heures de vol de son quotidien, les paysages y ont une toute autre dimension. Les lignes des paysages de la Vallée de la Suowi, sont des lignes repères, en arrière-fond de tous ceux qu’elle observe et imagine. Ils sont comme son contrepoint, toujours présent, une mélodie.
Son travail gravite autour de la notion de paysage, qu’il soit intérieur, contemplé ou fabriqué et de ceux qui les habitent et les façonnent.
Aujourd’hui, elle se penche sur l’idée de paysage en ce qu’il est une invention, une construction :
« le paysage n’est naturel qu’au prix d’un artifice permanent », Anne Coquelin dans L’invention du paysage.
Cette exploration prend plusieurs formes et se déploie à l’aide de différents médiums, de dif- férentes pratiques.
Avec le dessin, elle a tenté de dépeindre la brume et les montagnes de Nouvelle Guinée. Elle explore les lignes, essaie de garder tout en mémoire, y compris tout ce qui manque et tout ce qui va manquer, les amis, les souvenirs, tout ce qui se trouve entre les choses.
La machinerie théâtrale est très présente aussi dans son travail : la toile peinte, les chassis de décors, les ficelles, forment un ensemble de ruses pour créer un nouveau réel qui serait plus tangible que le réel vécu.
Si elle étudie puis conçoit des scénographies c’est d’ailleurs parce qu’elle aime l’idée de faire en vrai « pour de faux », comme pour balancer le quotidien, le réel.
Avec ce regard-ci, elle imagine des scénographies pour des artistes en qui elle voit des complices de pensée et dans lesquelles elle ne cherche jamais à cacher une certaine fragilité.
Elle fait dialoguer ces différents aspects de son travail : dessins, décors de théâtre et nature en inventant toujours des constructions éphémères de paysages-mondes impossibles probablement, mais rêveurs.
camille.lemonnier1@gmail.com
+33 6 61 15 79 08
Instagram :
@camille___lemonnier
@camillelmnr_drawings
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crédit photo : Olfa Bouargoub