1001 ventres

2017


Compagnie Nawma
Conception et réalisation des décors
Mise en scène : Tamara Saade
Création à Nabatyeh, Liban


Assistanat à la mise en scène : Antonin Delom
Jeu : Nina Karima BELTAIEF, Raphaël BOCOBZA, Fernand CATRY, Pauline D’OZENAY, Nino DJERBIR,
Séphora PONDI, Mouradi M’CHINDA, Clementine VIGNAIS
Musique : Nicolas GACHET
Scénographie : Camille Lemonnier


"C’est une histoire dont on connait bien le décor
une histoire qui se déroule dans un endroit fantasmé
tellement réel
jusque dans ses moindres petites parcelles
que les parcelles n’existent plus
C’est une histoire noyée
Par des images
spectaculaires
les images d’un spectacle
pour des spectateurs dont on avait pas prévenu les yeux
tout pour que les yeux n’y voient plus
c’est l’histoire des multiples tentatives
de ceux qui sont venus capturer le images du charnier
sur la carte d’un monde aux périmètres définis
c’est l’histoire d’une tentative unique
la mienne
moi
celle qui déchire les images dans les draps
les têtes
les royaumes
l’haleine
des ravisseurs
pour leur couper le souffle
avant qu’ils ne me coupent le mien
c’est l’histoire de mille et une histoires
retrouvées mille et une fois
offertes par la langue d’un conteur marron
ornée à l’arme blanche
sur la toile luisante des contes occupés
des hommes et des femmes violent les conteurs de leur propre histoire
leurs mots
réajustent leurs écrans de télévision
lachent les armes
puis réitèrent l’explosion
comme des acteurs
c’est l’histoire de têtes brulées
celle des sourires superposées de sauveurs qu’on a fabriqués
encore nous
toujours nous dans nos ventres qui suent comme une baleine
une tumeur au nom de liberté
nos autels pour nos plaisirs
Bienvenue"

Nino Djerbir et Tamara Saade



“Il n’y a jamais de point de départ défini pour raconter une histoire, juste des images obsédantes, pour des raisons qu’on ignore parfois (et voilà ce qui aiguise l’obsession). Le récit, on l’abandonne, on se dit qu’on y retournera, et parfois c’est lui qui ressurgit sous la forme d’une vague, d’une image, d’un événement frappant, d’un geste. Parfois, en racontant l’histoire, on réalise qu’on n’en distingue que les contours. On en fabrique des versions, on en fait un spectacle. On réalise qu’il n’y a pas de point de départ et de point d’arrivée. On accepte de divaguer. Puis on tombe sur d’autres petites histoires. Voila à quoi ressemble notre travail, mais aussi l’histoire de la traduction des Mille et une nuits. “
Tamara Saade